Saturday 2 June 2018

French 8: « Malheur à celui qui abrite le désert ! »


 « Malheur à celui qui abrite le désert ! » s'exclame le Zarathoustra de Nietzsche Parmi les filles du désert. 

« Malheur » : le mal de l'heure ? de notre époque ? de notre monde spirituel ?

« À celui qui abrite le désert » : ce « celui » serait-ce le surhomme, celui qui, en pensant son habit(u)ation, ressent au plus profond de son être le mal de l'heure qui lui est proprement sienne en tant que véritable contemporain ? 

Que signifie abriter, c'est à dire, protéger le désert ? 

Serait-ce le manque de volonté à combattre, à résister, à surmonter, à être résolument soi-même et, au travers ce refus, ne pas être à la hauteur des décisions que requiert l'heure de notre époque, seules à même de faire du malheur du désert mondial un bonheur de l'oasis local, de sorte que la formule « Malheur à celui qui abrite le désert » devienne celle de « Bonheur à celui qui cultive l'oasis » — à savoir, la bonne heure de celui ou celle qui résiste la dévastation imposée par le don de la pensée, du poème de l'Être (ποίησις), et de ses actes créatifs ?

Mais qu'est-ce ScruffyOwlet's Tree si ce n'est le don que m'a fait l'Être d'une pensée qui puisse, à son tour, donner aux autres ?